L’aumônerie militaire a de l’avenir !?

Rétrospective de la troisième journée nationale de l’aumônerie de l’armée de l’EERS

Le 24 juin 2025, des aumônières et aumôniers réformé-es de l’armée venu-es de toutes les régions du pays, ainsi que des représentant-es des directions d’Églises, se sont réuni-es à Berne pour la troisième journée nationale de l’aumônerie de l’armée de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS). Avec pour devise au programme « L’aumônerie militaire a de l’avenir !? », il ne s’agissait pas seulement de dresser un bilan, mais surtout de se tourner vers l’avenir, vers les nouveaux défis, les opportunités et les perspectives de ce service d’Église particulier.

Un service riche d’une longue histoire – et d’une grande capacité d’adaptation

L’aumônerie militaire en Suisse a une longue tradition. Il y a encore 150 ans, elle était organisée au niveau cantonal. Mais depuis 1882, le Conseil fédéral nomme des aumôniers de confession évangélique réformée et catholique romaine, chargés d’assister les troupes en tant qu’aumôniers et travailleurs sociaux, afin de célébrer des services religieux, en temps de paix comme en temps de crise. Aujourd’hui, l’aumônerie militaire est œcuménique et interreligieuse : l’insigne de service de la croix, des dix commandements et du croissant sur l’uniforme symbolisent cette ouverture plurielle.

En point de mire : avenir, pertinence, compétence

Comment l’aumônerie de l’armée peut-elle s’affirmer dans une société en mutation ? Quelles compétences seront requises à l’avenir, en particulier face à une troupe jeune et de plus en plus diversifiée ? Comment réussir à insuffler de l’espoir au sein de structures militaires ?

Ces questions ont été abordées par un panel de haut niveau composé du brigadier Markus Rihs, de Catherine Berger (EERS), de l’évêque Alain de Raemy, de Peter Schneeberger (Églises libres de Suisse), de Nassoug Toutoungi (Église catholique-chrétienne) et Christine Dietrich (aumônière réformée de l’armée) – et animées par moi-même dans mon nouveau rôle de chargée de thème pour l’aumônerie de l’armée. Ce fût une discussion approfondie, nuancée et claire, dont le message était sans équivoque : l’aumônerie militaire est, et reste, un service indispensable pour les membres de l’armée.

Ateliers – Échanges entre pairs

Des ateliers pratiques ont été l’occasion de discuter, de réfléchir et d’écouter :

• Le dialogue avec les directions d’Églises a clairement montré comment le soutien mutuel et des attentes claires peuvent contribuer au renforcement.
• Sous forme de questions-réponses, les expériences quotidiennes ont été recueillies et partagées, offrant un aperçu vivant des opportunités et des défis.
• L’examen des bases juridiques, des différences cantonales et de la visibilité de l’aumônerie de l’armée a montré qu’il fallait des conditions-cadres claires et une meilleure perception envers l’extérieur.

Impulsions pour l’avenir

Les discussions ont clairement montré que l’aumônerie de l’armée doit être élargie et disposer d’aumôniers qualifiés, issus notamment du domaine du travail social et de la diaconie. Un soutien visible de la part des Églises et des paroisses est nécessaire, tout comme un seul et même concept d’intervention de crise pour les Églises.

Estime et communauté

La journée s’est terminée par une bénédiction bilingue et un apéritif chaleureux chez les méthodistes – avec des discussions stimulantes, de nouvelles idées et un sentiment de communauté renforcé.

Ma conclusion : oui, l’aumônerie militaire a un avenir.

Parce qu’elle est proche des personnes.
Parce qu’elle renforce, accompagne et donne de l’espoir – là où on en a particulièrement besoin.

Je remercie chaleureusement tous les participant-es – pour leur engagement, leur présence et leur dévouement. L’organisation commune de ce service religieux me tient à cœur. À bientôt – pour discuter, échanger, dans le cadre d’un des nombreux services d’aumônerie !