Interview avec trois jeunes du festival BREF
La deuxième édition de BREF, le festival des jeunes réformé-es romand-es, se tiendra à Morges (VD), les 2 et 3 novembre prochains. Une manifestation conséquente qui mobilise plus d’une vingtaine de jeunes bénévoles et est soutenue avec une garantie de déficit de 150’000 francs par la Conférence des Églises romandes (CER).
Pour et par la jeunesse, tel était le pari osé des Églises romandes pour dynamiser la jeunesse. Une décision qui a porté ces fruits puisque l’édition 2022 du festival BREF de Neuchâtel a réuni plus de 500 jeunes qui gardent un souvenir durable de cet événement. Interview avec trois des jeunes qui s’investissent corps et âme dans la préparation du festival : Adrien Schmid et Emie Maeder, du groupe programme ainsi que Daniel Baltensperger, du groupe logistique.
Bref en trois mots, c’est quoi ?
Adrien Schmid : Festival, découverte et amusement.
Emie Maeder : Découverte, partage et oser.
Daniel Baltensperger : Regroupement jeunes réformé.
Quel est le programme de cette année ?
Adrien Schmid : Le festival débute samedi après-midi avec une cérémonie d’ouverture suivi de nombreuses activités, comme des conférences, du sport, des escapes-game ainsi qu’un village des stands avec pleins d’exposants. La soirée commencera avec des concerts et des activités de nuit jusqu’au petit matin. La manifestation se terminera par une cérémonie de fermeture et un repas « Foodsave banquet », partagé avec des invendus récupéré auprès des commerçants locaux.
Deux trois activités phares ?
Emie Maeder : il y a un atelier bal folk pour se préparer au grand bal du soir qui se tiendra dans le temple ! C’est l’occasion idéale pour apprendre des danses issues des répertoires folk et traditionnels européens, qu’il s’agisse de danses en couple, en groupe ou en chaîne. Il y a aussi un atelier d’initiation au cirque pour avec le Cirque Coquino, qui se produira le soir sur la place des food trucks.
Adrien Schmid : nous proposerons une activité Kin-ball qui consiste à travailler en collaboration à travers le mouvement et où trois équipes s’affrontent dans un même jeu avec un gros ballon. Nous proposerons également un peu de théâtre avec un atelier impro sur la foi, la Bible, l’identité et la diversité. Une téléréalité avec les 12 disciples, un pasteur dealer de Bibles, une église qui se réinvente comme tu le veux, et bien d’autres choses dont on ne va pas juste discuter mais que l’on va interpréter.
Emie Maeder : j’aimerais encore parler du Risk grandeur nature, une adaptation immersive du jeu de société qui plonge les participant-es dans un monde stratégique où chaque mouvement compte, tout en t’invitant à réfléchir aux enjeux de violence liés à la conquête du monde.
Adrien Schmid : sans oublier un atelier cuisine pour participer à la confection « Foodsave banquet » du dimanche midi, avec des fruits et légumes invendus, fournis généreusement par l’association Table couvre-toi.
Combien de jeunes attendez-vous ?
Emie Maeder : Le festival BREF est un événement créé par des jeunes et pour des jeunes, réunissant entre 600 et 700 réformé-es romand-es âgé-es de 15 à 25 ans. Les inscriptions se font via le site internet battement.ch en tant que festivalier·ère individuel-le ou en par groupe. À noter qu’il est aussi possible de s’inscrire comme bénévole.
Pourquoi avoir choisi le thème « Oser ouvrir » ?
Daniel Baltensperger : C’est un thème en lien avec nos valeurs fondatrices, qui sont, le respect, l’écologie et l’ouverture. Il y a deux ans, lors de l’édition précédente, nous avions choisi un thème qui tournait beaucoup plus vers l’écologie et les minorités. Nous voulions donc changer un peu l’angle d’approche des ateliers et stands, tout en gardant une grande marge de manœuvre. Après plusieurs heures de discussions, nous sommes arrivés à la conclusion qu’un thème basé sur l’ouverture permettait de conserver une large liberté de sujet, tout en aiguillant vers nos valeurs clés, ceci couplé à l’action d’oser, qui est souvent un frein pour des personnes souhaitant tester de nouvelles choses, de proposer des changements, etc…
Emie Maeder : Ce thème a été choisi après de nombreuses discussions au sein de l’équipe de préparation. Nous voulions un thème qui se démarque de l’ordinaire et qui soit porteur de sens, tout en étant en harmonie avec nos valeurs. « Oser ouvrir » reflète cette volonté et a pour objectif d’encourager les participant-es à s’aventurer dans l’inconnu, à explorer de nouvelles perspectives, à expérimenter la tolérance et à s’engager activement en faveur de la diversité et de la solidarité.
Cela nécessite-t-il beaucoup de préparation ?
Daniel Baltensperger : Nous prévoyons d’accueillir environ 700 participants sur 24 heures, donc oui, il y a pas mal de préparation en amont. L’équipe d’organisation est composée d’une petite vingtaine de personnes, répartie en 3 groupes de travail (GT), à savoir le programme, qui est le plus grand, avec environ 7 personnes, responsables de trouver les ateliers, stands, activités et compagnie, en gros, de rendre le programme du festival intéressant et rempli. On retrouve ensuite les relations publiques, composée d’environ 4 personnes, qui eux sont plutôt responsable du site, des réseaux sociaux, de la charte visuelle, plus simplement, de rendre le festival visible et attrayant. Finalement, nous avons la logistique, qui elle est responsable de trouver les bâtiments, les transports, la gestion des repas, de la technique, et bien plus, en gros, de rendre le festival possible, et pour ce faire, nous sommes environ 3, avec de l’aide de quelques autres personnes pour des éléments spécifiques. En plus de ces 3 GT, nous en avons un 4e, composé de membre des 3 autres, qui vise à coordonner le tout, avec les contacts aux autorités (politique et ecclésiale), la sécurité, les objectifs commun, l’avenir du festival, etc…
Comment aller vous coordonner cela sur place ?
Daniel Baltensperger : Ça va être un défi de taille, mais rendu possible grâce à un travail de planification et des procédures, et une équipe de bénévoles conséquentes et motivée. L’idée est d’avoir un plan A clairement défini en amont, avec qui fait quoi quand. Pour les postes ayant une probabilité de complication, un plan B sera en poche. Le tout avec une bonne dose d’agilité, d’improvisation et d’adaptation.
Qu’est-ce qui te motive à t’engager dans ce projet ? Dans l’Église ?
Adrien Schmid : J’ai adoré le concept d’organiser un festival pour rassembler les jeunes de l’Église, pour créer des liens et s’amuser tous ensemble. Donc j’ai décidé de me lancer dans la seconde édition.
Emie Maeder : Lors de la première édition du festival, j’ai eu la chance d’être ambassadrice, et j’avais adoré promouvoir l’événement pour encourager les jeunes à s’inscrire. Pour cette deuxième édition, j’avais envie de m’impliquer encore davantage, c’est donc tout naturellement que je me suis engagée dans la préparation du BREF 2.0. C’est une expérience incroyable et tellement enrichissante pour moi. En tant que jeune au sein de l’Église, il est essentiel pour moi de participer et de m’investir dans les activités qui sont en lien avec l’Église, surtout lorsqu’elles sont pensées et créées pour les jeunes. Cette expérience est aussi une opportunité de prouver que les jeunes peuvent s’investir activement dans notre Église et contribuer à son évolution. En participant, nous avons la chance de faire bouger les choses et de réfléchir à l’avenir. Cela nous permet de construire une Église qui nous ressemble et qui soit adaptée à notre génération.
Daniel Baltensperger : Je n’apprécie pas de participer à des événements, ayant beaucoup de mal à m’intégrer à la volée. Cependant, j’apprécie particulièrement de contribuer à l’organisation des événements, m’impliquant également au niveau des structures organisationnelle. Cela fait maintenant plus de 10 ans que je suis impliqué dans des camps et activités en Église, majoritairement avec des adolescent-es, il était temps pour moi de laisser la main à la nouvelle génération. Ce projet me semblait donc une suite logique.
Selon toi, qu’est-ce que les Églises devraient développer à l’avenir ?
Adrien Schmid : Je pense que l’Église devrait mettre plus en avant la jeunesse car elle est leur futur.
Emie Maeder : À l’avenir, les Églises pourraient développer plusieurs aspects pour rester pertinentes et mieux répondre aux besoins des communautés, en particulier des jeunes générations.
Daniel Baltensperger : Question complexe, car il n’y a pas de règle universelle, chaque Église à ses besoins. Je dirais qu’il faut veiller à avoir une offre pour chaque tranche de la population, de l’enfance au 3e âge, en passant par les jeunes, les familles et les adultes. Dès qu’il y a un trou, on permet un exode inconscient avec des personnes qui ne reviendront pas, vu qu’ils auront trouvé autre chose entre temps.
Programme et infos : battement.ch.
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