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Journée des malades 2025

4.02.2025

La maladie et la vulnérabilité font partie de notre humanité. L’aide ne signifie pas seulement une assistance, mais aussi un renforcement vers l’autonomie. Sous le slogan « Aider à l’entraide », l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS) invite, à l’occasion de la Journée des malades 2025, à réfléchir aux moyens d’accompagner les êtres humains en situation difficile tout en les encourageant à prendre leur vie en main.

Rita Famos, présidente de l’EERS, soutient la Journée des malades avec un message vidéo personnel. Elle rappelle que l’entraide n’est pas seulement bénéfique pour les malades, mais aussi pour leur entourage.

La contribution de l’EERS propose des modules de prédication, des prières et des psaumes qui donnent de l’espoir et orientent le regard vers une communauté solidaire. Car l’amour chrétien du prochain ne se manifeste pas seulement par une aide immédiate, mais aussi par le fait de donner aux autres l’espace nécessaire pour découvrir et développer leurs propres forces.

Éléments de prédication pour la Journée des malades 2025 « Aider à l’entraide »

Vous trouverez ci-dessous deux textes bibliques sur ce thème ainsi que quelques réflexions sur la manière d’aborder le thème « Aider à l’entraide » dans la prédication. La journée des malades serait également l’occasion d’inviter à la sainte cène avec bénédiction des malades.

Aide-toi, et Dieu t’aidera ?

Dans le langage populaire, le proverbe « Aide-toi, et Dieu t’aidera » est souvent compris comme une sagesse biblique. Mais se trouve-t-il réellement dans les Écritures ? Non, il correspond plutôt à une pensée répandue dans l’Antiquité. Le conteur grec Ésope (vers 600 av. J.-C.) l’a rendue célèbre dans sa fable « Hercule et le conducteur de bœufs ». Un charretier, dont le chariot s’est enlisé dans le bourbier, y reste inactif et appelle les dieux à l’aide. Hercule lui apparaît alors et lui dit : « Mets tes mains sur les roues et pousse ton attelage avec le fouet – n’implore les dieux que lorsque tu auras toi-même fait quelque chose. Sinon, tu les invoqueras en vain ». Le proverbe « Aide-toi, Dieu t’aidera » met l’accent sur l’initiative et la responsabilité personnelles, intégrées dans la confiance en l’aide divine. Mais il recèle aussi une interprétation problématique : Dieu n’aide-t-il que ceux qui s’aident eux-mêmes ? Le message biblique n’établit pas un tel lien. Jésus, par exemple, refuse de s’aider lui-même lorsque le tentateur lui demande de faire du pain avec des pierres (Mt 4,3 par). Sa réponse est la suivante : « L’être humain ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4). Même sur la croix, il ne s’aide pas lui-même lorsqu’un criminel le défie : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi et sauve-nous !” (Lc 23,39). Ceux qui l’entourent se moquent : « Il a aidé les autres, il ne peut pas s’aider lui-même » (Mc 15,31f par). Mais c’est justement dans ce renoncement apparent à se sauver soi-même que s’accomplit le salut – ce n’est que dans la résurrection qu’il est reconnu comme sauveur. D’un point de vue biblique, il serait donc plus pertinent d’inverser la situation : « Si Dieu t’aide, alors aide-toi toi-même ». Celui qui est malade doit s’en remettre à l’aide divine, mais aussi utiliser les possibilités de la médecine et ses propres ressources. Mais il y a des situations de vie dans lesquelles les propres forces ne suffisent plus. C’est alors que l’on peut dire : « Tout dépend de la bénédiction de Dieu » – ou, pour reprendre les mots du psaume : « L’Éternel le donne à celui qui dort » (Ps 127,2).

Jésus guérit un homme paralysé

1Peu après, les Juifs célébrèrent une fête religieuse et Jésus se rendit alors à Jérusalem. 2Dans cette ville, il y a, près de la porte des Brebis, une piscine avec cinq galeries à colonnes; on l’appelle en hébreu Bethzatha. 3Dans ces galeries, une foule de malades étaient couchés: des aveugles, des boiteux, des paralysés. [Ils attendaient que l’eau fasse des remous; 4car un ange du Seigneur descendait à certains moments dans la piscine et agitait l’eau. Le premier malade qui descendait dans l’eau ainsi agitée, était guéri de sa maladie, quelle qu’elle fût.] 5Il y avait là un homme malade depuis trente-huit ans. 6Quand Jésus le vit étendu à terre et apprit qu’il était malade depuis longtemps déjà, il lui demanda: «Veux-tu être guéri?» 7Le malade lui répondit: «Maître, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine quand l’eau est agitée; pendant que j’essaie d’y aller, un autre y descend avant moi.» 8Jésus lui dit: «Lève-toi, prends ta natte et marche.» 9Aussitôt, l’homme fut guéri; il prit sa natte et se mit à marcher. Or, cela se passait le jour du sabbat, 10et les chefs juifs dirent à l’homme qui avait été guéri: «C’est le sabbat, tu n’as donc pas le droit de porter ta natte.» 11Il leur répondit: «Celui qui m’a guéri m’a dit: “Prends ta natte et marche.” » 12Ils lui demandèrent alors: «Qui est celui qui t’a dit: “Prends ta natte et marche”?» 13Mais l’homme qui avait été guéri l’ignorait, car Jésus avait disparu dans la foule qui se trouvait à cet endroit. Jean 5.1-13 (Bible en français courant)

Littéralement : … et va-t-en ou marche L’image du paralytique de Béthesda est un exemple frappant de la signification profonde de « l’aide à l’autonomie » dans l’histoire biblique de la guérison. L’homme a attendu de l’aide pendant 38 ans, mais personne n’est venu à ses côtés pour le porter dans la mare lorsque l’eau s’est mise à bouger. C’est à ce moment-là que Jésus se présente à lui en lui posant la question : « Veux-tu être guéri ? » Celle-ci devient une invitation à prendre une décision active. Le malade est conscient de son impuissance, il voit ses propres possibilités comme limitées. Mais Jésus ne se contente pas de le guérir, il l’invite à faire un acte d’entraide : « Lève-toi, prends ta natte et va ! » Jésus ne le rend pas seulement sain au sens physique, mais aussi dans le domaine émotionnel et spirituel. Il lui donne la capacité d’assumer lui-même ses responsabilités, d’être actif et de s’aider lui-même. Cet acte est profondément symbolique : la guérison n’est pas seulement un miracle ponctuel, mais un appel à long terme à prendre sa vie en main par ses propres moyens et par la foi en Jésus. La civière que porte la personne guérie pourrait être interprétée comme un symbole des fardeaux de la vie et du passé. L’invitation à prendre la civière et à partir signifie ne plus se laisser définir par le passé ou par ses propres limites, mais accepter la responsabilité de sa propre vie. Dans la préparation de la prédication, ce moment de guérison pourrait servir d’exemple pour montrer que la véritable guérison ne réside pas seulement dans l’élimination de la maladie ou de la souffrance physique, mais aussi dans la capacité de l’être humain à s’aider lui-même. Il s’agit de prendre confiance en ses propres capacités, renforcées par l’aide de Jésus, et d’assumer la responsabilité de sa propre vie. Jésus ne montre pas seulement ici de la compassion, mais aussi un chemin vers l’autonomisation – un aspect qui peut être important dans la pratique de l’aumônerie, notamment dans le contexte de la Journée des malades. L’aide de Jésus en matière de guérison n’est pas une déresponsabilisation de l’être humain, mais une habilitation à participer activement à sa propre vie et à sa guérison.

Le Samaritain reconnaissant

11Tandis que Jésus faisait route vers Jérusalem, il passa le long de la frontière qui sépare la Samarie et la Galilée. 12Il entrait dans un village quand dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils se tinrent à distance  13et se mirent à crier: «Jésus, Maître, aie pitié de nous!» 14Jésus les vit et leur dit: «Allez-vous faire examiner par les prêtres.» Pendant qu’ils y allaient, ils furent guéris. 15L’un d’entre eux, quand il vit qu’il était guéri, revint sur ses pas en louant Dieu à haute voix. 16Il se jeta aux pieds de Jésus, le visage contre terre, et le remercia. Cet homme était Samaritain. 17Jésus dit alors: «Tous les dix ont été guéris, n’est-ce pas? Où sont les neuf autres? 18Personne n’a-t-il pensé à revenir pour remercier Dieu, sinon cet étranger?» 19Puis Jésus lui dit: «Relève-toi et va; ta foi t’a sauvé.» Luc 17, 11-19 (Bible en français courant)

Les dix lépreux sont dans le besoin. Ils sont en marge de la société. Ils ne peuvent pas faire partie de la communauté, ils sont exclus. Mais ils prennent l’initiative : ils crient vers Jésus, ils implorent sa miséricorde. Leur guérison commence par le cri « Jésus, Maître, aie pitié de nous ! « Aider les autres à s’aider eux-mêmes » commence souvent par la reconnaissance du fait que nous avons besoin d’aide – et par le courage de demander de l’aide. De nos jours aussi, nombreux sont ceux qui hésitent à exprimer leur détresse. Pourtant, ce n’est que lorsque la détresse est nommée que la guérison peut avoir lieu. Jésus ne guérit pas immédiatement les dix lépreux, mais il leur demande : « Allez vous montrer aux prêtres ». Les lépreux osent faire un pas de foi : ils partent avant d’être guéris. Ils font confiance à la parole de Jésus. « Aider les gens à s’aider eux-mêmes » signifie aussi faire des pas avant de voir le but – en ayant confiance que la guérison se produira. Les dix sont guéris, mais un seul revient pour remercier Dieu. Jésus demande à l’un d’eux : « Où sont les neuf autres » ? – La guérison ne se limite pas au rétablissement physique. Elle comprend également la reconnaissance spirituelle, le remerciement, la vie consciente de la grâce de Dieu. La gratitude est une clé de la guérison globale. Elle change la perspective et aide à saisir consciemment le don de la vie. Alors que les dix lépreux ont tous été guéris de leur maladie, la guérison prend une autre dimension chez l’un d’entre eux : c’est sa propre foi qui s’exprime dans la gratitude pour la guérison. L’un des guéris revient vers le guérisseur, se prosterne devant lui et remercie Dieu. La guérison est donc un événement relationnel avec Dieu et les êtres humains. Jésus montre qu’il ne s’agit pas seulement de guérison physique, mais de salut, de guérison. « Aider à l’entraide » signifie:

  • Percevoir sa propre détresse et la nommer : celui qui a besoin d’aide doit avoir le courage de se manifester – que ce soit dans la maladie, la charge psychique ou la détresse sociale.
  • Faire des pas en toute confiance : l’aide n’est pas toujours immédiate. Souvent, il faut parcourir des chemins jusqu’à ce que les changements soient visibles.
  • Pratiquer la gratitude comme attitude : la gratitude aide à voir non seulement la guérison, mais aussi le guérisseur.
  • Chercher une guérison globale : Il ne s’agit pas seulement d’une guérison physique, mais d’une vie en relation avec Dieu et avec les autres.

Cette histoire rappelle que la véritable guérison n’est pas seulement un événement physique, mais aussi spirituel – et que la foi, la confiance et la gratitude sont des étapes décisives sur ce chemin.

Psaumes pour la Journée des malades 2025

Les psaumes peuvent être une forme d’« aide à l’autonomie », en ce sens qu’ils donnent des mots pour l’inexprimable. Ils offrent une aide linguistique lorsque les mots manquent et deviennent ainsi la base d’une prière personnelle. Les psaumes déploient également leur force dans l’assemblée liturgique. En intégrant l’assemblée dans la prière des psaumes, on crée une prière commune qui apporte réconfort, force et solidarité.

Choix de psaumes issus de la traduction œcuménique de la Bible.

Prières et bénédictions pour la Journée des malades 2025

Les prières peuvent être une aide pour entrer en dialogue avec Dieu. Elles expriment des pensées et des préoccupations personnelles, sans pour autant prétendre à une vérité objective. Vous trouverez plus d’informations sur les activités pour la Journée des malades 2025 sur le site Internet d’Entraide Suisse.